En 2018, Mona Chollet soulevait un pan nouveau de l’histoire douloureuse du deuxième sexe : de l’Europe Renaissante aux balbutiements du 20ème siècle, les femmes brûlées, chassées, ou discriminées pour sorcellerie n’étaient ni « hystériques» ni de « pauvres malheureuses », comme le prétendirent nombre d’historiens condescendants.

Il s’agissait au contraire d’êtres responsables, souvent émancipées du joug patriarcal, parfois critiques de la société. Leur liberté était trop grande pour un monde misogyne où le diable apparaissait au moindre prétexte.

Sept ans plus tard, où en sommes-nous ?

Comme le fait l’autrice de Sorcières, la puissance invaincue des femmes, deux comédiennes (Céline Giusiano et Agnès Audiffren) et deux musiciennes (Linda Amrani à la clarinette et Charlotte Campana à la flûte) invitent, par la puissance de leurs voix et la profondeur des musiques de Betsy Jolas, Kaija Saariaho, Ivana Loudova, Elise Bertrand et Myriam Barbe, à repenser la place que nous occupons dans la société, à libérer la parole et à renforcer la solidarité entre les femmes.

Quatre femmes, actrices, interprètes, quatre femmes relayant les paroles et le chant d’autres femmes puissantes, évoquant le souvenir de celles que l’on a empêchées de créer, de penser, ou tout simplement de vivre, voilà ce que, peut-être, nous aurons été.